Écart type en EEGq

La pratique du Neurofeedback EEGq se base sur une évaluation initiale par électroencéphalographie quantitative. Cet examen permet de mesurer pour comprendre. Il est essentiel pour fixer un protocole d’entraînement cérébral, précis et ciblé par rapport aux objectifs. Cette condition est absolument indispensable à la réalisation du neurofeedback selon les “bonnes pratiques”.

Rappelons le 6ème point selon les “ 7 raisons de considérer l’effet placebo dans le neurofeedback “ :

6- La pratique du Neurofeedback est indissociable de l’outil de mesure. Il s’agit de l’électroencéphalographie quantitative – l’EEGq

“Mesurer pour comprendre»

On ne connaît pas complètement une science tant qu’on n’en sait pas l’histoire.

Auguste Comte

Un peu d’histoire

Il serait donc vain de vouloir connaître cette science clinique sans parler de son histoire. C’est à dire celle de l’électrophysiologie. Et plus spécifiquement, de l’électroencéphalographie quantitative qui est à la base Neurofeedback.

Le père de l’électroencéphalographie 

Hans berger , neurologue allemand est considéré comme le père de l’EEG. Il est le premier à appliquer cette technique vers 1929 « à la surface du crâne intact »


Au rythme des ondes cérébrales!

Quelques années après la découverte de Hans Berger, le Britannique Edgar Adrian complète ses travaux. Il montre notamment, que les ondes électriques alors détectées par l’électroencéphalogramme sont issues de l’arrière du cerveau. Dans une région dénommée plus précisément, le lobe occipital.

Ces travaux lui valent le prix Nobel en 1932…

Un monde scientifique passionné

Une véritable effervescence règne dans le domaine scientifique à cette époque. Un riche collaboration s’instaure alors entre l’Europe et les USA.

Le père du Neurofeedback en France

Dans les années 1930, le neurologue Antoine Rémond réalise dès 1939 de nombreuses électroencéphalographies par la méthode de Hans Berger.

Des travaux féconds

Par ses travaux, il développe de nombreux aspects de cette technique en recherche fondamentale ainsi qu’une application à la clinique.

Un laboratoire d’avant-garde

Antoine Rémond créé un laboratoire CNRS d’électroencéphalographie fondamentale et appliquée à la clinique. Le LENA est inauguré le 19 janvier 1948.

C’est à partir des années 1950, que l’électroencéphalographie commence à être couramment utilisée dans la pratique médicale.

Les nappes spatio-temporelles

C’est à cette même époque qu’Antoine Rémond fait le lien entre les enregistrements cérébraux et les états mentaux.

les nappes spatio-temporelles

Il est alors à l’avant-garde de l’imagerie cérébrale fonctionnelle.

Son laboratoire devient l’un des centres internationaux les plus importants pour le développement de cette technologie. Il a l’intention d’y réaliser un jour, une imagerie fonctionnelle des activités cérébrales.

« Nous lui sommes infiniment redevables pour ses combats. Ils ont contribué à transformer l’électroencéphalographie, si souvent critiquée, en une technique moderne d’imagerie fonctionnelle cérébrale ».

Nicolle lesévre

Un élan étouffé dans l’oeuf

Malgré ces belles perspectives d’avenir, le Neurofeedback, ne connaîtra pas le rayonnement espéré.

La séparation des savoirs

En 1956, le LENA est divisé en deux parties,

  • l’une clinique,
  • l’autre qui est rattachée au CNRS. Elle est consacrée exclusivement à la recherche.

L’échec de la pluridisciplinarité

Suite à cette séparation, il abandonne avec regret son rêve de créer un laboratoire réellement pluridisciplinaire.

A cette époque, son milieu professionnel est loin de penser comme lui. C’est à dire, d’avoir cet idéal de pluridisciplinarité entre la science et la clinique.

L’ héritage

Malgré ce divorce forcé entre la science et la clinique, Antoine Rémond parvient cependant à publier chez Masson en 1992, son livre “Biofeedback, principes et applications”. 

Il y expose en détail toute la technique du Biofeedback selon sa vision d’une science clinique appliquée. Il crée l’Association pour l’Enseignement du Biofeedback Thérapeutique (BFKT). Cette association dont il restera le président jusqu’à son décès en 1998.

Malgré sa passion et son rayonnement de son vivant, l’enseignement de cette méthode ne lui a finalement pas survécu. En somme, en France jusqu’en 2017, le Neurofeedback ne subsiste qu’à travers des protocoles expérimentaux.

L’Humanisme

Au delà de son enseignement technique, nous retiendrons cette volonté de bâtir ce trait d’union entre l’Humanisme et le Biomédical. Cette ligne de pensée qui place la personne humaine et son épanouissement au-dessus de toutes les autres valeurs.

Ces valeurs impérissables sont relayées par des cliniciens qui les partagent. Ce sont elles qui ont su combler le vide qu’il a laissé derrière lui.

Il suffit de lire le dernier livre du Pr. Jacques Corraze traitant du déclin de la médecine humaniste. Sans oublier l’un des rares articles sur le biofeedback. Celui écrit conjointement par le Pr. Jacques Corraze et par Patricia Abeilhou, formatrice en biofeedback. Elle a été l’une des rares élèves d’Antoine Rémond à perpétuer sa méthode à travers les ateliers qu’elle anime à l’université Paul Sabatier de Toulouse.

Elle a rejoint aujourd’hui les rangs des élèves formés par l’Institut Neurosens.

Un retard préjudiciable

Un important décalage s’installe entre la France et de nombreux autres pays. De façon évidente, Il existe un retard de presque trente ans dans ce domaine en France.

Aujourd’hui!

Heureusement, malgré tout, l’intérêt pour cette méthode ne cesse de croître ailleurs dans le Monde.

Un lien entre clinique et science s’instaure rapidement aux USA notamment avec l’Association Américaine de Psychophysiologie Appliquée, l’AAPB et la BCIA .La méthode de Neurofeedback basée sur l’EEGq est largement utilisée et la recherche scientifique est féconde:

Le Neurofeedback basé sur l’EEGq

La spécificité du Neurofeedback est indissociable de l’outil de mesure. Il s’agit de l’électroencéphalographie quantitative– l’EEGq

La “mesure» en science

Parler de mesure en science, notamment de métrologie, c’est avant tout prendre en compte deux notions bien différentes.

La “fidélité» et la “validité»

La fidélité d’une mesure ne s’accompagne pas, en effet, obligatoirement de sa validité.

Cette distinction est fondamentale.

Si la validité et la fidélité sont prises en compte lors d’une expérience scientifique. Alors, la communauté scientifique sera plus encline à en accepter les conclusions.

Les bases de données normatives

Cette nécessité de la “mesure” introduite dans les années 1980 en France, ne cesse de se développer.

Fort heureusement ! car pour bâtir des bases de données normatives valides, il faut du temps. Cela exige aussi des moyens financiers.

Ce que les scientifiques américains et russes ont compris depuis longtemps. Ils ont commencé d’ailleurs à le faire, avant les années 2000.

Une “mesure» des comportements?

Clairement, le manque de lien consensuel entre la “mesure” obtenue à partir de ces bases de données et les observations cliniques est un sujet qui anime de nombreux débats.

Il y a bien entendu de nombreuses controverses et des niveaux de complexité à considérer pour “mesurer” les comportements humains.

Les mesures directes et indirectes

On ne doit pas négliger les différentes mesures directes ou d’autres mesures indirectes telles qu’elles sont codifiées en neuropsychologie .

Mesurer le “comportement»

L’EEG quantitatif ne mesure pas un comportement. Il mesure le degré de régulation de l’activité cérébrale qui permet une fonction adaptée.

Cette fonction mieux adaptée facilite alors l’émergence d’un comportement.

cognitif, moteur ou émotionnel

Les avantages de l’EEG quantitatif

Les dysfonctions de l’activité cérébrale sont évaluées par rapport à une base de données normatives.

L’écart type

L’écart-type par rapport à la norme permet de signifier les “excès» ou les “carences” de l’activité recueillie sur différents sites cérébraux.

Mesurer pour comprendre

La «normalisation”

La “normalisation” de cette activité est l’un des critères recherché lors d’un entraînement cérébral par Neurofeedback.

Il n’est évidemment pas le seul critère sur lequel le praticien va s’appuyer pour déterminer les caractéristiques du protocole d’entraînement.

Les apports de la Recherche

D’autres indicateurs peuvent être utiles pour bâtir un protocole d’entraînement.

Il est possible de consulter les données de la Recherche pour s’orienter et proposer un protocole d’entraînement en Neurofeedback. C’est une façon de faire assez répandue.

Le cadre de la Recherche est cependant très différent de celui de la clinique. Il n’est donc pas étonnant que les résultats obtenus en suivant uniquement un protocole indiqué par des études de recherche soient habituellement moins performants.

La “cartographie cérébrale»

La précision de la “cartographie cérébrale” élaborée à partir de l’EEGq est nettement plus intéressante. Des cibles sont visées en priorité dans le protocole d’entraînement établi. On peut réaliser un travail entièrement personnalisé.

Pour un suivi à long terme

De plus, la progression de l’entraînement par mesures répétées est assurée de façon plus rigoureuse.

La mesure en “puissance relative” par rapport à la norme

Les profils cérébraux

L’EEGq est une source de biomarqueurs qui intéresse de plus en plus de scientifiques et de cliniciens.

On parvient aujourd’hui à identifier des profils cérébraux dans de nombreuses situations cliniques.

Le TDAH et les biomarqueurs

C’est le cas, par exemple pour le TDAH.

Ces différents profils cérébraux constituent de véritables «biomarqueurs”. Ils complètent le bilan clinique.

Les travaux actuels se concentrent donc sur une meilleure définition de phénotype clinique.


Tableau comparatif de l’examen EEGq de suivi lors d’un entraînement en Neurofeedback

Le premier appareil de biofeedback

Antoine Rémond l’énonc très simplement : « quand vous vous regardez dans un miroir vous faites de la rétroaction biologique »

La force de l’image renvoyée dans le miroir est le premier outil de biofeedback!

Le fonctionnement de notre cerveau projetée sur une “cartographie cérébrale” est par conséquent un puissant renforçateur de l’entraînement.

Antoine Répond – “le premier appareil de biofeedback»

L’avenir!

L’augmentation de la précision permet des mesures de l’activité plus profonde du cerveau. Des procédés de “localisation de source” 3D sont déjà commercialisées.

Une «bio signature”

Jusqu’à obtenir bientôt une “bio signature” comme un indicateur de niveau de risque potentiel de développer un trouble.

Une action plus précoce pourrait alors s’engager pour enrayer sa survenue.

À très vite,

P.S: N’hésitez pas me faire part de vos commentaires.

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