le médecin malgré lui
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– Du médecin malgré lui de Molière au Dr Knock de Jules Romain.
Un texte d’avant garde sur la médecine moderne –

L’effet placebo est un sujet particulièrement important quand on parle de la méthode de Neurofeedback basée sur l’EEG quantitatif.

Voici les 7 raisons pour lesquelles le placebo est si important quand on parle du Neurofeedback

Dans ce premier article, nous traiterons pour commencer les réponses aux deux premières propositions:

1- Cet effet est omniprésent dans le Neurofeedback EEGq. Comme il l’est, dans toute méthode appliquée à l’Humain dans le but de l’aider,

2- De façon indiscutable, toutes les formations de l’accompagnement, de l’éducation ou du domaine de la santé et particulièrement celle de Neurofeedback sont concernées. Elles devraient réserver une large place à ce chapitre de la “physiologie humaine” afin de mieux pouvoir distinguer les effets spécifiques de la méthode,

3-  La puissance du Neurofeedback est surmultipliée par un effet de surpuissance. Cela est dû en grande partie à la technologie avant-gardiste du système utilisé.

4-On doit fournir des informations précises sur l’effet placebo à tout utilisateur de la méthode. Cela n’entrave absolument pas les bienfaits de la méthode!

5- Le Neurofeedback est une méthode d’apprentissage qui nécessite la participation active de l’accompagnateur. Elle engage nécessairement des effets non spécifiques parallèlement à des effets spécifiques,

6- La pratique du Neurofeedback est indissociable de l’outil de mesure. Il s’agit de l’électroencéphalographie quantitative – l’EEGq – : une cartographie cérébrale pour objectiver la neuroplasticité, 

7- Il existe des moyens de départager l’effet placebo des effets spécifiques dans les études de recherche clinique sur le Neurofeedback.


Le placebo et la puissance de l’illusion!

En ce début du XXIème Siècle, on constate une forte montée en puissance de pratiques médicales considérées encore hier, comme des non-sciences ou des dérives sectaires.

Ce qui est en jeu dans l’apparente efficacité de ces différentes pratiques est un phénomène fascinant: l’effet placebo. Cet immense pouvoir thérapeutique de l’illusion suffit amplement à expliquer leur efficacité.

Comment le Neurofeedback EEGq pourrait-il échapper à ce pouvoir de la physiologie, c’est à dire à l’effet placebo?

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L’effet placebo est omniprésent dans le Neurofeedback!

Cet effet est omniprésent dans le Neurofeedback EEGq. Comme il est présent dans toutes les méthodes appliquées à l’Humain, dans le but de l’aider

Que représente le terme de Neurofeedback?

Il ne peut guère en être autrement! Le terme même de Neurofeedback EEGq  est, par lui-même, intriguant. Ne porte-t-il pas en lui-même la force de ce pouvoir irrationnel?

Vous le constatez aisément! La terminologie utilisée est volontiers hermétique pour le profane non-initié. Ces acronymes, comme une suite de termes abscons favorisent le mystère. Voir même, ils soulèvent en vous peut-être une légère pointe d’inquiétude?

Ce nom, Neurofeedback, vous rappelle-t-il quelque chose? Quelques anecdotes de résultats exceptionnels, entendues ça et là. Peut-être rien de bien plus sérieux!

D’ailleurs, si je vous pose immédiatement la question: connaissez-vous le Neurofeedback? Vous allez, sans hésiter un seul instant me répondre spontanément par l’affirmative. Mais qu’en est-il après un petit délai de réflexion? Ne réalisez-vous pas rapidement que ce nom, le plus souvent étranger à votre langue maternelle ne signifie en fait, rien de bien précis?

Une expérience vécue

Pour la petite histoire, nous faisons souvent cette expérience. Nous posons cette question lors de chacune de nos présentations du Neurofeedback à un public de professionnels de la santé. Immanquablement, plus de 90% des participants déclarent immédiatement connaître le mot. Par contre, moins de 10% reconnaissent en savoir plus sur son contenu! Pourquoi? Que s’est-il passé dans le cerveau de ces spectateurs attentifs?

Est-ce explicable scientifiquement?

Voyons rapidement quelques notions de neurophysiologie. Dans le but de nous aider à mieux comprendre ce qui pour l’instant, avouons-le, peut nous paraître, avant tout, comme deux réponses assez incohérentes entre elles.

Allons à l’essentiel. C’est le cas certainement pour vous aussi. Il y a de fortes chances que votre cerveau soit prêt à vous égarer. En effet, si vous ne résistez pas de toute la force de votre lobe frontal, en vous opposant aux propositions venant de ses profondeurs. Il y a bien des chances que votre cerveau vous joue des tours. Il va répondre à votre place. De façon quasi spontanée, il va choisir la réponse sans vous demander votre avis.

Des réponses automatisées

De façon automatique, cette réponse va émerger d’un niveau cérébral considéré comme sous-conscient. C’est vraisemblablement ce qui se passe dans la tête de tous ces participants à nos conférences. Les réponses leur sont dictées avant même qu’ils puissent apparemment prendre le temps de la réflexion.

Tout se jouerait comme sur une scène de théâtre?

Plus précisément, dès la survenue sur l’avant-scène, comme dans l’environnement extérieur des gradins, d’un élément évocateur de nos préoccupations plus profondes. Subitement, dans notre esprit, cela se déroule en une fraction de seconde. Tous nos sens y contribuent. Comme par exemple, l’image, le son, l’odeur qui sont associés à cette information d’arrière plan. Ces informations sensorielles sont captées en un fraction de seconde. On peut dire que les jeux sont pratiquement faits d’avance!

Le cerveau prédictif

De fait, le cerveau humain est doté de fortes capacités de prédiction. On le nomme, le cerveau bayésien. Il anticipe et il prédit les scénarios de l’action qui va suivre. Prédire, c’est gagner du temps en disposant d’informations à l’avance. Ainsi, le cerveau se prépare à l’avance pour tout évènement qui surviendrait dans le flux constant de ce “bruit» ambiant qui l’entoure. Pour une bonne part, le cerveau humain, en contrôlant le passé, contrôlerait aussi l’avenir. C’est du moins sa tendance innée A moins qu’il n’exerce son rôle actif en usant de ses capacités corticales inhibitrices. Il peut alors heureusement changer le cours des choses. Car le cerveau humain est avant tout une machine conçue pour apprendre.

Nous reverrons souvent ces notions de neurophysiologie de l’action au cours des articles de ce blog. Ces nouvelles connaissances en neurophysiologie sont essentielles pour mieux comprendre les possibilités du Neurofeedback. De plus, ce débat philosophique entre l’inné et l’acquis rejoint souvent celui de la neurophysiologie. Il est alors au centre de l’accompagnement actif lors d’un programme d’entraînement cérébral par Neurofeedback. Nous sommes au coeur de la neuroéducation.

Comme à l’arrière de la scène, il existe un arrière plan pré-conscient, C’est un espace réservé au wagabondage mental. Un flux incontrôlable et incessant d’images mentales le parcourt. Il reflète le bruit de fond de notre activité cérébrale. Indéniablement, il représente l’actualité de nos états internes.

L’effet placebo est-il explicable ?

L’effet placebo procède de ces mêmes mécanismes neurophysiologiques complexes. Exactement, comme ceux que nous venons d’expliciter très simplement, à travers l’exemple précédent. Immédiatement, au moment même où la relation d’aide s’établit entre deux personnes.

Conjointement, les cerveaux des deux protagonistes connaissent parfaitement leur rôle, avant même que la scène se déroule en réalité.

La force de «l’attente»

Subitement, une correspondance s’établit entre l “attente” du sujet et une «réponse” potentielle du praticien. Bien plus! Plus forte sera l’attente combinée à un très fort désir d’y répondre de la part du praticien! Et plus la réponse sera grande! C’est pour cette raison bien évidente que l’effet placebo aurait donc encore plus de puissance.

Il s’agit cependant le plus souvent d’un niveau de perception sous-consciente. Tout cela échappe ainsi naturellement à notre conscience.

Pourquoi ces mécanismes si bien connus, ne sont-ils pas plus souvent expliqués? Pourquoi si peu de professionnels les prennent en compte dans leurs différentes approches?

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Une prise de conscience indispensable

Toutes les formations de l’accompagnement, de l’éducation ou du domaine de la santé et particulièrement celle de Neurofeedback devraient réserver une large place à ce chapitre de la “physiologie humaine” afin de mieux pouvoir distinguer les effets spécifiques de la méthode,

Les scientifiques pensent connaître l’effet placebo depuis très longtemps. Reconnaissons-le. Cela ne semble pas tout à fait exact. On parle manifestement beaucoup plus souvent d’un médicament sans «pouvoir actif” dans le cas du placebo.

L’effet placebo: un effet très complexe

On parle beaucoup moins souvent d’un autre effet puissant et parallèle. Celui si important dû à la relation duelle dite “relation thérapeutique”. Cette connivence, si on peut dire, qui s’établit entre le praticien et son bénéficiaire. Un effet bien singulier que l’on nomme: L’effet Hawthorne . Bien des zones inexplorées de la physiologie restent à découvrir concernant cet effet.

Une attitude générale de déni

Osons le dire de façon plus directe. Les médecins et les différents thérapeutes se méfient de ce phénomène qu’ils considèrent comme un concurrent. Ajoutons même, que les laboratoires pharmaceutiques aiment encore moins la notion. Par conséquence, le placebo a mauvaise presse chez de nombreux scientifiques. Dès lors, on comprend mieux pourquoi la Recherche concernant cet immense pan de la physiologie humaine est encore si peu avancée. Il n’est pas plus surprenant, que les médecins et thérapeutes se sentent plus ou moins directement concernés.

Le rôle des Neurosciences

N’en doutons pas un seul instant. C’est actuellement l’un des grands enjeux des neurosciences. Aider chacun de nous à sortir de l’ignorance concernant l’effet placebo.

Nous apporterons rapidement les réponses aux autres points énumérés au début de cet article dans les prochains articles sur ce thème de l’effet placebo en Neurofeedback.

N’hésitez surtout pas à nous faire part de vos commentaires sur ce sujet. Ils nous permettront de construire une information encore plus pertinente pour le plus grand profit de tous les lecteurs.

A très vite,



«Le médecin malgré lui”
– Molière –


11 commentaires

  1. Merci pour ce post. L’effet Placebo est un domaine effectivement passionnant. Il fait même actuellement l’objet de thérapies à part entière et pas seulement dans le domaine des neurosciences. Mais sa manipulation reste difficile. A peine on l’évoque qu’il se met à ne plus fonctionner…
    Souvent dénigré (pour les raisons évoquées dans le post), à tort à mon avis, car quoi de plus naturel que de guérir par soi-même sans risque d’effets secondaires. C’est la plus belle des thérapies, à condition d’éviter les dérives.
    Faut-il dès lors réellement démystifier le Placebo auprès des patients ? N’est-ce pas invoquer indirectement l’effet Nocebo, son contraire ?

  2. Author

    Bonjour patrick, Sais-tu que, même si le patient est prévenu de l’effet placebo, en général, la prise d’un placebo avec pleine conscience du patient diminue initialement les notes d’échelle de la douleur et d’invalidité d’environ 30%. ( https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/18128-Placebo-l-effet-reste-meme-si-le-patient-est-averti),
    Ainsi, sans médicament ou bien sans tenir compte de la thérapie utilisée, “manuelle” ou pas, cela revient au même: le fait d’être suivi et pris en charge reste bénéfique. Dans ce cas, pourquoi ne pas éduquer le patient au besoin de se responsabilisation dans le processus de guérison? Cela changerait sans doute beaucoup de choses. A commencer par la posture du praticien qui ne se contenterait plus d’un simple soulagement temporaire.

  3. Bonjour Joël, Je ne savais pas que l’effet perdurait même en pleine conscience. Je suis entièrement d’accord avec ton point de vue. Qui plus est, je discutait il y a quelques semaines avec un médecin intégratif, qui me disait que «l’homo Erectus fabrique ses propres maladies». Il y a aussi matière à réflexion et une responsabilisation du patient (et collective) pour conserver la (bonne) santé.

    1. Author

      je reconnais comme toi, la grande importance de la responsabilisation du professionnel et du client/ patient. Par exemple, cette question me semble abordée de façon beaucoup plus sereine au Canada qu’en France. En Belgique, je ne sais pas…de toute évidence, le problème de l’effet thérapeutique est complexe. Il ne doit pas pour autant alimenter ceux qui se rangent derrière la Science comme un modèle d’absolu. Il ne faut pas, non plus, se contenter de faire du “bien” pour avancer. On doit s’efforcer de sortir de l’ignorance dans laquelle nous nous sommes enfermés. L’éducation conjointement à un esprit de partage et d’entraide communautaire sont certainement de bons moyens. Tu liras la 3ème partie de l’article d’ici quelques jours :-).






  4. L’effet placebo m’a toujours intrigué. Depuis mon plus jeune âge, j’observe à chaque fois que je vais chez le médecin mes maux disparaissent comme par magie. Il suffit d’un remède de grand-mère pour que le mal s’éloigne. Du coup, je ne consulte même plus mon médecin. Je prends un jus de citron, eau tiède et miel quelque soit mon mal, et il trépasse.
    L’action répétée, c’est comme si, je deviens plus compétente vs mon corps à chaque prise de cet elixir-placebo.
    Merci beaucoup pour cet éclairage qui me conforte dans mes croyances bénéfiques à chaque lecture.

  5. Merci beaucoup Joël pour cet éclairage qui me conforte dans mes croyances bénéfiques.
    L’effet placebo m’a toujours intriguée.
    Depuis mon plus jeune âge, j’observe à chaque fois que je vais chez le médecin, mes maux disparaissent comme par magie.
    Depuis, j’espace mes visites médicales. Et, souvent, un remède de grand-mère me soigne.
    L’action répétée, c’est comme si, je deviens plus compétente vs mon corps à chaque prise de placebo.
    Je continue mes lectures passionnantes.

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